C’est une immense clairière où poussent un peu partout et d’une façon absolument anarchiques des milliers de petits arbres à thé. Il s’en dégage une odeur presque étouffante, écœurante, mais qu’importe, le propriétaire des lieux se fiche bien que vous appréciez ou non les lieux. Lui, ce qu’il veut c’est que vous vous joignez à cette table qui trône en plein milieu de cette zone en jachère afin que vous profitiez de la fête. Allons, allons, profitez. Buvez. Mangez. Chantez. Et sombrez petit à petit dans la folie du chapelier.

Impossible d’arriver au cœur du Royaume du thé et donc à sa magnifique clairière sans avoir trouvé la sortie du labyrinthe. Oh ne vous inquiétez pas, il n’est pas compliqué de sortir de ce fichu labyrinthe, non, il est juste difficile de ne pas s’y arrêter pour flâner, ou de se tromper de sortie. Parce que oui, voyez-vous, il y a des dizaines de sorties ou d’entrées, mais une seule et unique pouvant vous mener à la clairière du chapelier. Il est d’ailleurs dit que le lièvre de Mars se trompe toujours une ou deux fois avant de trouver la bonne sortie. Quel étourdit il fait là !

Tracé tous les matins. Effacés tous les soirs. Ne suivant jamais vraiment le même itinéraire. C’est là ce qu’est le chemin perdu. Ne vous fiez pas aux panneaux qui le bordent, ils ne racontent rien de bien intelligent, et ne donnent que des informations des plus fausses. Vous vous demanderez surement qu’elle est l’utilité de ce chemin, et bien il n’en a aucune, ce n’est pas non plus un véritable chemin… C’est juste l’amusement de quelques créatures qui s’amusent à construire puis à détruire ce qu’elles font afin de regarder les gens s’égarer.

La tour de l’horloge c’est par là que tous les passe-partout sont arrivés, elle n’a pas l’air si grande de l’extérieur, et pourtant une fois à l’intérieur on se rend compte que c’est un univers à part entière. C’est grand. Immense, il y a des milliers de portes et tout autant de miroirs dont on ignore ce qui se trouve de l’autre côté, et on ne voit pas même le plafond de la pièce centrale. Une chose est sûre, c’est que tout en haut de la tour se trouve le terrier du lapin. Celui-là même par lequel Alice arriva.